Réunion de haut niveau sur l’évaluation du Plan d’action mondial des Nations Unies pour la lutte contre la traite des êtres humains

Intervention de S.E. M. Jean Asselborn, 

ministre des Affaires étrangères et européennes, ministre de l’Immigration et de l’Asile du Luxembourg

New York, le 22 novembre 2021

Monsieur le Président, 

Nous nous félicitons de l’adoption de la déclaration politique sur la traite des êtres humains. Cette déclaration tombe à point nommé et nous engage, à juste titre, à redoubler nos efforts collectifs pour mettre fin à ce fléau. 

La pandémie de COVID19 a exacerbé la traite des êtres humains en raison de la perte des moyens de subsistance, des fermetures d’écoles, des réductions importantes des programmes d’assistance destinés aux victimes de la traite et des restrictions des déplacements, pour ne citer que quelques exemples. Les politiques migratoires restrictives ont également accentué la vulnérabilité des migrants face à la traite et à l’exploitation. 

Dans ce contexte, le Luxembourg condamne l’instrumentalisation des migrants à des fins politiques par les autorités de la Biélorussie à la frontière des Etats membres de l’Union européenne. Cette action constitue une violation manifeste du droit international des droits humains. Le Luxembourg est solidaire des Etats membres qui subissent cette attaque hybride.

Nous continuons de donner la priorité à la protection des droits humains des migrants. A cet égard, nous rappelons notre engagement en faveur du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières et de la création de voies migratoires régulières permettant de réduire la vulnérabilité des migrants à la traite.

Monsieur le Président,

Une approche multidisciplinaire axée sur les droits humains est un élément fondamental de la lutte contre la traite des êtres humains. En effet, la traite des êtres humains est un phénomène multiforme, dont les motivations varient considérablement. Avant tout, la vulnérabilité à la traite découle de la pauvreté intergénérationnelle, de la marginalisation socioéconomique et de la discrimination. Ainsi, la lutte contre ce fléau ne doit pas être ancrée uniquement dans un modèle de droit pénal, mais doit également poursuivre une approche qui s’appuie à la fois sur l’égalité des genres, le travail décent, la protection sociale, le développement durable et les droits humains.

Le Luxembourg reste fermement attaché à la lutte contre la traite des êtres humains. Ainsi, nous sommes actuellement en train d’élaborer notre deuxième plan d’action national contre la traite. Notre plan d’action reconnaît que la lutte contre la traite exige une politique pluridisciplinaire ayant trait aux droits humains. À cet effet, nous avons désigné la Commission consultative des droits de l’Homme comme rapporteur national concernant la prévention de la traite à l’échelle nationale afin de garantir la prise en compte des droits humains. 

Par ailleurs, afin d’assurer la transversalité de notre politique de lutte contre la traite et de cibler toute forme d’exploitation motivée par la traite, y compris l’esclavage moderne et le travail forcé, nous avons mis en place un Comité de suivi interministériel composé d’une douzaine de ministères et d’administrations. Une concertation entre tous les ministères concernés facilitera ainsi une action mieux coordonnée et plus efficace pour mettre fin à ce phénomène.

Je vous remercie.

Dernière mise à jour