Sommet sur la biodiversité

 

 

Monsieur le Secrétaire Général,

Chers collègues et amis,

 

Nous sommes arrivés à un carrefour déterminant dans l’histoire de l’humanité. La pandémie nous a brutalement rappelé, ce qui était toujours vrai mais ce que certains avaient perdu de vue : nous dépendons de la nature et de ses aléas.

Le récent rapport sur l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques, met en lumière l’érosion de la biodiversité. Un million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction. Ce rapport affirme également qu’il n’est pas trop tard pour agir et préconise un « changement transformateur » grâce auquel la nature peut être conservée, restaurée et utilisée de manière durable.

Dans ce contexte, je souhaite mettre l’accent sur trois domaines d’action prioritaires.

Premièrement, renforcer l’interface entre science et politique.

Ces évaluations scientifiques doivent être prises en compte pour appuyer l'élaboration et la mise en œuvre de nos politiques. Revaloriser notre capital naturel, en lui donnant sa place méritée pour le développement et pour le bien-être, cela devra permettre de réorienter nos choix politiques en s’éloignant d’une approche qui favorise des gains, la plupart du temps, à court terme pour s’orienter vers un système qui génère des profits durables au bénéfice de tous.   

Deuxièmement, renforcer l’action multilatérale.

Les oiseaux migrateurs, les fleuves mais aussi, comme on l’a vu, les virus ne s’arrêtent pas aux frontières. Seule une action globale déterminée permettra d’agir efficacement en faveur de la protection et de l’utilisation durable de nos ressources naturelles. C’est ainsi que le Luxembourg est membre de la Coalition à haute ambition pour la nature qui s’engage à protéger 30 % de notre planète d’ici 2030. Le Sommet d’aujourd’hui est un fort signal de notre volonté commune de vouloir agir.

Troisièmement, faire évoluer les systèmes financiers et économiques.

Début septembre, le Luxembourg est devenu le premier pays européen à lancer un cadre d'obligations durables pour relever les défis d'un développement économique qui prend en compte les enjeux environnementaux et l'équité sociale. Dans la foulée, mon pays vient d’émettre la première obligation souveraine durable en Europe. L’obligation est cotée au Luxembourg Green Exchange, première plateforme au monde exclusivement dédiée aux instruments financiers verts et sociaux.

Ce cadre innovant permet au Luxembourg de consolider sa position de pôle d'excellence dans le domaine des finances durables, innovantes et responsables.

D’autres initiatives sont aussi encouragées, notamment la promotion de partenariats permettant de créer des leviers pour attirer des fonds privés, telle que la Climate finance platform lancée par le Luxembourg et la Banque Européenne d’Investissement.

A travers cette plateforme, le Luxembourg soutient, à la hauteur de 5 millions d’euros le Land Degradation Neutrality Fund qui restaure des écosystèmes dans les pays du Sahel.

Le gouvernement a également mis en place avec des partenaires du secteur privé le Forestry and Climate Change Fund qui soutient des modèles de gestion durable des forêts en Amérique Centrale et contribue aussi activement à la lutte contre la déforestation.

Vanishing Treasures est un autre projet financé à hauteur de 9 millions d’euros par le Luxembourg en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement qui préserve la biodiversité de zones montagneuses et protège des espèces emblématiques tels que le gorille d’Afrique centrale, le tigre du Bengale et les léopards des neiges d’Asie centrale.

En conclusion, je demeure convaincu que la force des femmes et des hommes a toujours été leur ingénuité. Puisons dans cette ressource inexhaustible pour trouver les solutions nécessaires qui permettront d’assurer une vie, respectueuse de la nature, et digne pour tous et surtout pour la génération future.

 

Je vous remercie.