Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral - Séance plénière

Intervention prononcée par S.E. M. Olivier Maes

Ambassadeur, Représentant permanent du Luxembourg aux Nations Unies

Awaza, Turkménistan, le 6 août 2025

Monsieur le Président,

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Le Luxembourg souscrit à la déclaration faite par l’Union européenne. Je souhaiterais formuler quelques remarques à titre national.

Permettez-moi tout d’abord de remercier chaleureusement le Turkménistan pour son hospitalité et les efforts déployés en vue d’accueillir cette troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral. Je salue également les co-facilitateurs – l’Autriche et la Mongolie – pour leur rôle déterminant dans la conduite des négociations, ainsi que le Groupe des pays en développement sans littoral, sous la présidence de l’État plurinational de Bolivie, pour son engagement dans l’élaboration du nouveau Programme d’action pour la décennie 2024–2034 – le Programme d’action d’Awaza pour les pays en développement sans littoral.

En 2014, avec le Programme d’action de Vienne, nous avons pris l’engagement de promouvoir le développement durable dans les pays en développement sans littoral. En 2015, nous avons collectivement promis de ne laisser personne de côté. Pourtant, les progrès réalisés restent en deçà des objectifs fixés, et les crises successives ont lourdement pesé sur l’atteinte des Objectifs de développement durable. Aujourd’hui, ce sont 570 millions de personnes dans ces pays qui en subissent les conséquences.

Les pays en développement sans littoral font face à des défis structurels : absence d’accès direct à la mer, éloignement des marchés mondiaux, coûts de transit élevés, vulnérabilité accrue aux chocs extérieurs. Ces difficultés ont été aggravées par des crises mondiales sans précédent : pandémie, conflits géopolitiques, crises alimentaires et énergétiques, inflation, endettement. Ces facteurs freinent la croissance économique et compromettent le développement durable de ces 32 pays.

Bien que sa situation économique soit différente, le Luxembourg partage cette réalité géographique. Notre absence d’accès à la mer nous rend sensibles aux obstacles qu’elle peut poser. Cette compréhension nourrit notre solidarité. Nous nous reconnaissons pleinement dans le thème de cette conférence : « Les partenariats, moteurs du progrès ». Nous sommes convaincus que des partenariats solides, fondés sur la confiance et les valeurs partagées, sont essentiels pour relever les défis communs. C’est dans cet esprit que le Luxembourg structure sa coopération autour de partenariats durables, concrets et alignés sur les priorités nationales de ses pays partenaires.

Un axe stratégique de notre engagement dans les pays en développement sans littoral est la digitalisation, en particulier dans le domaine de la santé. Le numérique représente un levier puissant pour contourner les limitations géographiques et améliorer l’accès aux services essentiels, notamment dans les zones rurales et isolées.

Dans plusieurs de nos pays partenaires, nous soutenons la transformation numérique des systèmes de santé publics, avec des objectifs convergents : améliorer la qualité et l’efficacité des soins, renforcer les capacités nationales et réduire les inégalités d’accès. Ainsi, au Laos, en Mongolie et au Rwanda, nous appuyons des projets de digitalisation des services hospitaliers, de gestion des données de santé et de formation du personnel médical aux outils numériques.

Ces actions démontrent la valeur ajoutée du numérique pour relever les défis structurels des pays sans littoral. Des solutions innovantes, bien adaptées aux réalités locales, peuvent renforcer la résilience des systèmes de santé.

 En tant que partenaire de plusieurs pays en développement sans littoral, le Luxembourg réaffirme son engagement à accompagner ces pays dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Awaza pour la décennie à venir.

Dans ce contexte, le Luxembourg reste fermement engagé dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030. Chaque année, nous consacrons 1 % de notre revenu national brut à l’aide publique au développement, avec une attention particulière aux pays les moins avancés et aux populations les plus vulnérables. Au-delà de la quantité de l’aide, nous mettons l’accent sur la qualité : nos engagements sont pluriannuels, prévisibles, et conçus pour renforcer les capacités de planification de nos partenaires. Toutes nos actions intègrent systématiquement les droits humains, l’égalité des genres et la durabilité environnementale comme priorités transversales.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

En conclusion, le Luxembourg restera un allié engagé, solidaire et fiable des pays en développement sans littoral. En agissant ensemble, nous pouvons transformer les défis structurels en opportunités durables.

Je vous remercie.