Assemblée générale des Nations Unies - Séance informelle de la plénière pour entendre un exposé sur les personnes disparues

Intervention de S.E. M. Olivier Maes
Ambassadeur, Représentant permanent du Luxembourg

New York, le 2 avril 2025

Monsieur le Président,

Le Luxembourg salue l’organisation de cette séance informelle et remercie le Haut-Commissaire aux droits de l’homme pour son exposé très éclairant. Nous souscrivons pleinement à la déclaration de l’Union européenne et souhaitons la compléter par des considérations à titre national.

La multiplication des conflits dans le monde aggrave la tragédie des personnes portées disparues. Nous devons donc redoubler d’efforts pour chercher les moyens concrets d’aider les familles qui vivent dans l’angoisse de ne pas savoir ce qui est arrivé à leurs proches. Cette situation, lourde de conséquences psychologiques, peut également entraîner des difficultés juridiques et économiques.

Le droit des familles de connaître le sort de leurs proches disparus et le lieu où ils se trouvent est garanti par le droit international. Le plus grand défi aujourd’hui est la mise en œuvre de ce droit. Nous le voyons dans de nombreuses situations, y compris en Europe, dans les Balkans, à Chypre, et en Ukraine dans le contexte de la guerre d’agression menée par la Russie.

Je me concentrerai sur la situation de la Syrie.

Le Luxembourg est fier d’avoir porté une initiative humanitaire qui a abouti en juin 2023 à la décision de l’Assemblée générale de créer, sous les auspices de l’ONU, l’Institution indépendante chargée de la question des personnes disparues en Syrie (IIMP). Comme vous l’avez rappelé Monsieur le Haut-Commissaire, cette institution a un objectif clair : alléger les souffrances des familles en leur apportant les réponses et le soutien dont elles ont besoin. La chute du régime d’Assad a créé une nouvelle réalité en Syrie et suscité beaucoup d’espoirs. Toutefois, la majorité des familles restent sans réponses sur le sort de leurs proches disparus. La nouvelle situation ouvre des possibilités d’accès et de contacts directs avec les familles qui n’étaient pas imaginables au moment de la création de l’Institution indépendante.

Sous la direction de sa cheffe, Karla Quintana, l’institution a entamé son travail et effectué une première visite de terrain en Syrie. Comme d’autres orateurs qui m’ont précédé, je voudrais saisir cette occasion pour appeler tous les acteurs concernés à coopérer pleinement avec l’Institution indépendante et appeler les autorités intérimaires en Syrie à lui donner l’accès nécessaire pour mettre en œuvre son mandat. Ensemble, nous pouvons faire de l’Institution indépendante en Syrie un nouveau modèle pour trouver une réponse appropriée à la question des personnes disparues.

Je me permets de saluer ici la force et le courage des familles syriennes, dont l’engagement pour réaliser leur droit de connaître le sort des personnes disparues demeure la force motrice de l’institution créée par cette Assemblée.

Je vous remercie.