Négociations intergouvernementales (IGN) sur la réforme du Conseil de sécurité

Déclaration de S.E. M. Olivier Maes

Ambassadeur, Représentant permanent du Luxembourg
au nom des pays du Benelux (Belgique, Royaume des Pays-Bas, Luxembourg)
New York, le 27 février 2025

Débat thématique sur les méthodes de travail

 

Excellences, Monsieur le co-président,

J’ai l’honneur d’intervenir au nom des pays du Benelux : la Belgique, le Royaume des Pays-Bas et mon propre pays, le Luxembourg.

Pour la réunion d’aujourd’hui des IGN, vous nous avez demandé de nous concentrer sur les méthodes de travail. Le sujet des méthodes de travail est vaste et en constante évolution. Si nous nous référons à la décision 62/557 du 15 septembre 2008, la décision fondatrice par laquelle l’Assemblée générale a décidé d’entamer des négociations intergouvernementales, nous constatons que les cinq questions clés sur lesquelles reposent les IGN n’incluent pas les méthodes de travail comme une question distincte. En effet, la décision 62/557 mentionne, comme quatrième question clé, je cite : « la taille d’un Conseil de sécurité élargi et les méthodes de travail du Conseil », fin de citation. À notre avis, cela signifie clairement que, alors que les méthodes de travail du Conseil de sécurité peuvent être continuellement améliorées sans une réforme structurelle du Conseil, les IGN sur la réforme du Conseil de sécurité devraient se concentrer sur l’adaptation des méthodes de travail du Conseil qui sont nécessaires pour accommoder un élargissement du nombre des membres du Conseil.

Cela devrait nous permettre de focaliser notre discussion dans le cadre des IGN. Nous ne devrions pas dupliquer les discussions qui se tiennent ailleurs sur l’amélioration continue des méthodes de travail du Conseil et la mise en œuvre de la Note 507 du Président du Conseil de sécurité, dont la version la plus récente a été adoptée en décembre 2024.

Co-président,

Le plus récent Document d’éléments – Elements Paper – des co-présidents que vous avez diffusé le 29 avril 2024 montre qu’il existe un très haut degré de convergence en ce qui concerne l’adaptation des méthodes de travail du Conseil à la taille d’un Conseil élargi. En nous appuyant sur ces points communs, nous pouvons progresser concrètement vers un Conseil de sécurité plus représentatif et plus efficace.

Les pays du Benelux soutiennent en particulier la nécessité d’ajuster le nombre requis de votes affirmatifs pour les décisions du Conseil de sécurité, en ligne avec la pratique ou le ratio actuels.

Nous soutenons également l’idée que le Conseil de sécurité, à la lumière de l’augmentation de ses membres, devrait être invité à envisager des mesures garantissant la participation pleine et équitable de tous les membres du Conseil de sécurité à ses travaux, avec une attention particulière portée à l’encouragement d’une plus grande participation et de responsabilités accrues des membres non permanents, y compris la possibilité de jouer le rôle de porte-plume et d’exercer la présidence du Conseil de sécurité élargi au moins une fois au cours de leur mandat.

Co-président, collègues,

En adoptant le Pacte pour l’avenir, nous nous sommes mis d’accord sur tous les principes directeurs de la réforme du Conseil de sécurité, y compris le principe selon lequel le nombre total de membres siégeant à tout Conseil élargi devra être déterminé en conciliant représentativité et efficacité (mesure 39 e), ainsi que le principe selon lequel les méthodes de travail devront permettre à tout Conseil élargi de fonctionner de manière inclusive, transparente, efficace, efficiente et démocratique, et de rendre des comptes (mesure 39 f).

Sur la base du Pacte pour l’avenir et des convergences claires identifiées dans le Document d’éléments des co-présidents, les pays du Benelux estiment que la prochaine étape logique consiste à avancer vers des négociations fondées sur un texte, afin que nos discussions ne tournent pas en rond, mais aboutissent à des résultats concrets.

Cette année, nous marquerons le 80ᵉ anniversaire de la fondation des Nations Unies, à un moment où le multilatéralisme est de plus en plus mis à l’épreuve. Nous devrions saisir cette opportunité pour faire avancer les IGN sur la réforme du Conseil de sécurité. Nous devrions passer des discussions générales sur les cinq questions clés identifiées dans la décision 62/557, qui ont été largement débattues au cours des 16 dernières années, à des discussions détaillées sur des modèles spécifiques de réforme du Conseil. Et, comme nous en avons convenu dans le Pacte pour l’avenir, nous devrions élaborer un modèle unique qui nous mènera à un Conseil de sécurité réformé, un Conseil qui est plus représentatif, inclusif, transparent, efficace, efficient, démocratique et redevable à l’égard de l’ensemble des membres des Nations Unies.

Je vous remercie.