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Assemblée générale des Nations Unies - La responsabilité de protéger et la prévention du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité
Débat annuel
Intervention de S.E. M. Olivier Maes
Ambassadeur, Représentant permanent du Luxembourg
New York, le 25 juin 2025
Monsieur le Président,
Le Luxembourg souscrit aux déclarations de l’Union européenne et du Groupe des amis sur la responsabilité de protéger, que nous avons l’honneur de co-présider avec nos collègues du Guatemala et du Maroc.
Nous remercions Madame la Conseillère spéciale, Mô Bleeker, pour la préparation du rapport annuel du Secrétaire général intitulé « Responsabilité de protéger : 20 ans d’engagement en faveur d’une action collective fondée sur des principes ». Cette année est en effet particulièrement importante. Nous marquons le 20ème anniversaire du Sommet mondial de 2005, lors duquel nous avons adopté le principe de la responsabilité de protéger.
Pourquoi avons-nous adopté ce principe ? Pour répondre à l’incapacité de la communauté internationale et des États de prévenir les génocides, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique et les crimes contre l’humanité, les crimes résultant du ciblage systématique de populations en raison de leur identité.
Malgré notre engagement collectif à assumer la responsabilité de protéger, le constat que dresse le rapport du Secrétaire général est accablant : le ciblage de groupes en raison de leur identité nationale, ethnique, raciale ou religieuse, ou en raison de leur identité politique, s’est accru ces dernières années. Les populations du monde entier sont confrontées à des niveaux sans précédent de violence, y inclus de violence sexuelle et fondée sur le genre, d’atrocités de masse, et de déplacements. Dans ce contexte, il faut souligner que les situations de conflit
ont un impact disproportionné sur les femmes et les filles. Nous devons y rester sensibles et agir.
Cette tendance négative affecte toutes les régions. Nous le voyons dans le Territoire palestinien occupé, en particulier dans la bande de Gaza. Nous le voyons en Ukraine, au Soudan, en Afghanistan, ou encore au Myanmar. Mon collègue, le Représentant permanent du Myanmar vient de lancer un vibrant appel à ce sujet.
Nous condamnons dans les termes les plus forts les attaques contre les populations civiles, en particulier les femmes et les enfants, les travailleurs humanitaires, les journalistes, et les défenseurs et défenseuses des droits humains, et les attaques visant des infrastructures civiles. Le respect du droit international humanitaire est primordial. Nous soulignons la nécessité urgente pour tous les États membres de respecter leurs obligations en vertu du droit international, qui sont au fondement de notre responsabilité de protéger.
Nous devons redoubler d’efforts pour protéger les populations civiles. Un instrument clef est le réseau mondial des points focaux pour la responsabilité de protéger. 62 États membres et deux organisations, l’Union européenne et l’Organisation des États Américains, en font partie. Nous encourageons tous les États membres à nommer des points focaux pour ce réseau, qui est géré par le Global Centre for the Responsibility to Protect. Je saisis cette occasion pour saluer le travail exceptionnel du Global Centre for R2P. Le Luxembourg est fier de le soutenir.
Monsieur le Président,
Les Nations Unies peuvent continuer de compter sur l’engagement du Luxembourg pour promouvoir la protection des populations civiles, le respect du droit international et la responsabilité de protéger.
Je vous remercie.