Débat public du Conseil de sécurité des Nations Unies - Les enfants et les conflits armés : Stratégies efficaces visant à faire cesser et à prévenir les violations graves commises contre des enfants

Intervention de Mme Anne Dostert
Représentante permanente adjointe du Luxembourg

New York, le 25 juin 2025

 

Madame la Présidente,

Le Luxembourg souscrit aux déclarations de l’Union européenne et du Groupe des amis sur les enfants et les conflits armés.
Nous remercions le Guyana d’avoir organisé ce débat public. Le rapport annuel sur les enfants et les conflits armés dresse un état des lieux alarmant. Le Luxembourg est choqué par l’augmentation de 25% des violations graves vérifiées en 2024, sachant que le chiffre réel est beaucoup plus élevé.

Nous déplorons la détérioration préoccupante de la situation des enfants en RDC, en Somalie, au Nigéria, à Haïti, au Mozambique et ailleurs. Depuis le début de la guerre d’agression lancée par la Russie contre l’Ukraine, des milliers d’enfants ukrainiens ont été tués ou blessés, enlevés et déportés vers la Russie. Les violations commises contre les enfants depuis le 7 octobre 2023 en Israël et dans le Territoire palestinien occupé, surtout dans la bande de Gaza, choquent la conscience de l’humanité.

Il est inacceptable que le nombre d’attaques contre les écoles et les hôpitaux et de refus d’accès humanitaire ne cessent d’augmenter. Les écoles doivent être un endroit sûr pour les enfants. Nous appelons tous les États membres à endosser et mettre en oeuvre la Déclaration sur la sécurité dans les écoles.

L’impunité pour les violations graves commises contre les enfants est intolérable. Les auteurs doivent être tenus responsables. La Cour pénale internationale joue un rôle important en matière de redevabilité, et nous la soutenons.

Nous sommes préoccupés par les coupes budgétaires qui risquent d’affaiblir la protection des enfants en première ligne. Elles entraînent une perte importante de capacités en matière de surveillance et de signalement des violations, également dans le contexte du mécanisme de surveillance et de communication de l’information. Le Luxembourg souligne le rôle primordial de ce mécanisme, dont nous marquons le 20ème anniversaire.

Dans ce contexte très difficile, le Luxembourg reste fermement engagé. Nous continuons de consacrer 1% de notre revenu national brut à l’aide publique au développement et nous continuons à soutenir l’UNICEF. Je réaffirme le soutien politique et financier du Luxembourg au mandat de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés. Nous devons tous soutenir les outils à disposition de son mandat, tels que le mécanisme de surveillance et de communication de l’information, surtout dans le contexte de la mise en oeuvre de l’initiative ONU 80. Depuis sa création, l’agenda « enfants et conflits armés » fait l’objet d’un consensus au sein du Conseil de sécurité. Il reste profondément ancré dans le pilier paix et sécurité et contribue à promouvoir la paix et le développement durables.

Le Luxembourg est fier d’avoir soutenu la préparation du rapport de « Security Council Report » sur les enfants et les conflits armés, lancé le 16 juin. Ce rapport formule une série de recommandations, en particulier pour renforcer l’action du groupe de travail du Conseil sur les enfants et les conflits armés. Le Luxembourg soutient aussi une initiative de l’Appel de Genève visant à créer un environnement plus sûr et protecteur pour les enfants touchés par les conflits, grâce au plaidoyer, à la sensibilisation et à la mobilisation des parties prenantes.
Vous pouvez continuer de compter sur l’engagement du Luxembourg en faveur du respect et de la protection des droits des enfants.

Je vous remercie.