Assemblée générale des Nations Unies Exercice du droit de veto - Point 64 : rapport spécial du Conseil de sécurité (A/80/394)

 

Intervention de S.E. M. Olivier Maes
Ambassadeur, Représentant permanent du Luxembourg

New York, le 1er octobre 2025

 

Madame la Présidente,

Le Luxembourg souscrit à la déclaration de l’Union européenne. Je la compléterai par des considérations à titre national.

Madame la Présidente,

Nous vous remercions d’avoir convoqué cette réunion à la suite du vote qui a eu lieu au Conseil de sécurité le 18 septembre dernier. Nous regrettons le veto des États-Unis, qui a empêché une nouvelle fois l’adoption d’une résolution concernant Gaza proposée par les dix membres élus du Conseil. Nous saluons les efforts déployés sous la coordination du Danemark par les E10, dont le projet de résolution a recueilli le vote favorable de 14 membres du Conseil.

Ce projet de résolution centré sur les enjeux humanitaires n’a pas été adopté alors que la population à Gaza est en proie à une détresse absolue : famine, déplacements forcés répétés et attaques jour et nuit contre les civils, les hôpitaux et les journalistes. Nul ne peut rester indifférent face à une telle catastrophe. Le veto a bloqué l’adoption d’un texte incluant trois exigences qui pourtant devraient faire l’objet d’un consensus international:

(i) un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent ;

(ii) la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas et d’autres groupes; et

(iii) le respect par Israël de ses obligations juridiques internationales et la levée sans délai et sans condition de toutes les restrictions mises à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza.

Le Luxembourg exhorte toutes les parties à respecter pleinement leurs obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire ainsi que les principes fondamentaux de l’action humanitaire. L’aide humanitaire ne doit jamais être instrumentalisée à des fins politiques ou militaires et doit impérativement parvenir aux civils qui en ont besoin de manière vitale. À cet égard, le rôle des Nations Unies et de ses agences, et notamment de l’UNRWA, est indispensable pour venir en aide aux populations de Gaza, de Cisjordanie et de l’ensemble de la région.

Madame la Présidente,

Agissons ensemble, avec détermination, pour briser le cycle de la violence. Rien ne justifie la poursuite de la guerre à Gaza. Plus que jamais, la solidarité internationale doit prévaloir. Toutes les vies doivent être protégées. Le Luxembourg s’y engage et notre objectif est clair : permettre à Israël et à la Palestine de vivre, côte à côte, en paix et en sécurité, dans des frontières sûres et reconnues. C’est la raison pour laquelle le Luxembourg a reconnu l’État de Palestine le 22 septembre dernier à cette tribune, dans le cadre de la conférence pour la mise en œuvre de la solution à deux États. Le veto du 18 septembre n’a pas freiné la détermination de la communauté internationale à redoubler d’efforts pour garantir la viabilité de la solution à deux États et à s’engager pour une paix juste, durable et globale au Moyen-Orient.

Nous espérons que plan présenté par le Président des États-Unis le 29 septembre dernier renforcera cette dynamique.

Je vous remercie.