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Assemblée générale des Nations Unies - Point 62 de l’ordre du jour - La situation dans les territoires ukrainiens temporairement occupés
New York, le 4 septembre 2025
Intervention de S.E. M. Olivier Maes
Ambassadeur, Représentant permanent du Luxembourg
Monsieur le Président,
Le Luxembourg souscrit pleinement à la déclaration de l’Union européenne. Permettez-moi de la compléter par des considérations à titre national.
Je vous remercie d’avoir convoqué ce débat sur la situation dans les territoires ukrainiens temporairement occupés.
Au moment où les forces armées russes intensifient leurs attaques aux missiles et aux drones contre les villes ukrainiennes et continuent de prendre pour cible la population civile, je voudrais ici réaffirmer la pleine solidarité du Luxembourg avec le gouvernement et le peuple ukrainiens qui résistent avec courage à l’agression russe. Le Luxembourg condamne dans les termes les plus fermes l’agression de la Russie contre l’Ukraine. Les attaques contre les personnes et infrastructures civiles violent le droit international humanitaire. Elles sont inacceptables et doivent cesser immédiatement.
L’Ukraine a fait part depuis six mois désormais de sa disponibilité à mettre en place un cessez-le-feu, première étape vers une paix juste, globale et durable, conforme à la Charte des Nations Unies, au droit international et aux résolutions pertinentes de l’ONU. Toutefois la Russie continue de tuer des civils au quotidien. La guerre ne se poursuit que parce que l’agresseur refuse d’y mettre un terme.
Le Luxembourg soutient résolument l’indépendance, l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, en conformité avec les résolutions adoptées par l’Assemblée générale depuis 2014. Les régions ukrainiennes de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia, comme la Crimée et la ville de Sébastopol, font partie intégrante du territoire de l’Ukraine.
Les actions de la Russie ne portent pas seulement atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Elles remettent aussi en cause les principes mêmes des Nations Unies, le multilatéralisme et l’ordre international fondé sur la règle de droit et l’égalité souveraine des États.
On ne peut pas rappeler assez souvent le principe énoncé à l’article 2.4 de la Charte des Nations Unies : « Les Membres de l’Organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies ». La Charte est notre bien commun. Elle est notre rempart contre les assauts de ceux qui veulent faire prévaloir la loi du plus fort sur la force du droit.
Nous sommes profondément choqués par la violence aveugle et le nombre croissant de témoignages et de rapports faisant état d’attaques d’une brutalité insoutenable contre des civils et des infrastructures civiles, y compris des écoles et des hôpitaux, de viols et d’autres formes de violence sexuelle, visant en particulier les femmes et les enfants, et de déportations d’enfants ukrainiens vers le territoire russe.
Il faut être très clair : les actes de la Russie constituent un crime d’agression, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Nous devons tout mettre en œuvre pour que les auteurs de ces crimes répondent de leurs actes et pour que justice soit rendue aux victimes, qui doivent être au centre de nos efforts.
Monsieur le Président,
Depuis 2014, la Russie viole de manière flagrante les buts et principes des Nations Unies en agressant l’Ukraine et en occupant ses territoires. Face à la paralysie du Conseil de sécurité, due au veto de la Russie, c’est l’Assemblée générale qui s’est mobilisée pour un ordre international qui soit basé sur la force du droit et non pas sur la loi du plus fort. En février dernier, le Conseil de sécurité a enfin adopté une résolution, mais la Russie la viole depuis des mois. Nous devons rester mobilisés tant que les troupes russes n’auront pas quitté l’ensemble du territoire de l’Ukraine.
Nous saluons les efforts déployés par les États-Unis pour mettre fin à la guerre d’agression menée par la Russie. Dans tout effort de paix, l’Ukraine doit être à la table des négociations, tout comme l’Union européenne. Et les armes doivent se taire pendant les pourparlers de paix. De plus, pour être durable, la paix doit être assortie de garanties de sécurité robustes pour l’Ukraine.
L’Ukraine peut continuer de compter sur l’appui du Luxembourg, aux Nations Unies comme dans d’autres enceintes. Nous continuons de nous engager à tous les niveaux pour une paix juste et durable en Ukraine.
Je vous remercie.